EY : Reprise progressive de la zone euro, notamment grâce à une hausse des exportations de 3,7% prévue en 2015, assortie d’une augmentation des investissements
Selon l’édition de décembre 2014 de l’EY Eurozone Forecast («EEF»), même si le second semestre de 2014 a connu un ralentissement continu du rythme de la reprise et un retour aux craintes relatives au futur de la zone euro à long-terme durant les derniers mois de l’année , les analystes tablent sur une croissance du PIB de 0,8% en 2014 à 1,2% en 2015, et ensuite de 1,6% par an pour l’horizon 2016-18. L’effet différé de l’affaiblissement de l’euro, l’assouplissement de l’austérité budgétaire, la baisse des prix du pétrole et davantage de certitude quant au secteur bancaire vont permettre un retour progressif à la reprise de la zone euro.
Même s’il existe des divergences entre les pays, nous pensons que 2015 s’annonce prometteuse pour la zone euro dans son ensemble. Les effets d’un euro faible devraient être plus importants l’an prochain et les exportations devraient augmenter en conséquence. Malgré ce sentiment positif, l’annonce d’une forte croissance dans certains pays de la périphérie est mitigée par un chômage très important, une problématique majeure pour la zone euro, non susceptible de disparaître du jour au lendemain
Alain Kinsch, Country Managing Partner chez EY Luxembourg
La zone euro va bénéficier de l’accroissement de la demande extérieure en 2015 — passant de 3,4% en 2014 à 3,7% en 2015, pour ensuite s’établir à 4% en moyenne à l’horizon 2016-18 — considérant la reprise qui se poursuit aux Etats-Unis et au Royaume-Uni ainsi que l’affaiblissement de l’euro, qui donne un répit aux économies les moins compétitives de la zone. De plus, grâce à la revue de qualité des actifs (AQR) effectuée par la Banque centrale européenne (BCE), qui, combinée à des mesures visant au renforcement de la liquidité, contribue à restaurer la confiance dans le secteur bancaire, la confiance des entreprises devrait dès lors aller de pair avec un financement plus accessible à partir de 2015.
Malgré des perspectives de croissance plus importantes en 2015, l’héritage de cette crise se traduit par une reprise plus lente qu’au cours des précédentes. Dans presque tous les pays, les ménages, les entreprises et les gouvernements vont devoir freiner la croissance des dépenses afin de réduire les niveaux d’endettement. Le rythme de la croissance de la zone euro à l’horizon 2016-18 sera plus faible de plus de 50 points de base qu’au cours de la décennie allant jusque 2007 où la croissance moyenne annuelle du PIB était de 2,3%.
Plus préoccupant encore, les décideurs politiques sont bien moins armés pour parer à d’autres chocs à venir. Avec huit pays de la zone euro ayant une dette publique supérieure à 90% du PIB et six pour lesquels elle est supérieure à 100%, les gouvernements ont peu de marge pour des mesures de relance budgétaire. Si l’inflation peinait à reprendre aussi rapidement que prévu au cours des années à venir, il existerait une incertitude quant à l’efficacité d’un programme d’achat d’obligations souveraines en comparaison des effets qu’il aurait été susceptible de produire il y a un an ou deux.
Tom Rogers, Senior Economic Advisor au sein de l’équipe EEF commente: « Davantage de certitude au sein du secteur bancaire, un euro plus faible et la baisse des prix de l’énergie sont des facteurs positifs pour de meilleures perspectives économiques au sein de la zone euro en 2015 par rapport aux années précédentes. Néanmoins, un rebond de la croissance des salaires à des taux « normaux » risque de prendre encore un peu de temps alors qu’un encours élevé de la dette se traduit pour les gouvernements par une restriction permanente des dépenses. Ces deux éléments vont freiner le taux de croissance au cours des années à venir».
Alain Kinsch, Country Managing Partner chez EY Luxembourg, poursuit: « Même s’il existe des divergences entre les pays, nous pensons que 2015 s’annonce prometteuse pour la zone euro dans son ensemble. Les effets d’un euro faible devraient être plus importants l’an prochain et les exportations devraient augmenter en conséquence. Malgré ce sentiment positif, l’annonce d’une forte croissance dans certains pays de la périphérie est mitigée par un chômage très important, une problématique majeure pour la zone euro, non susceptible de disparaître du jour au lendemain ».
La reprise des investissements est attendue et va de pair avec un estompement des craintes de la part des banques En raison de la disponibilité accrue des financements et de l’amélioration constante des conditions de la demande, une reprise de la croissance totale de l’investissement fixe au sein de la zone euro est attendue, passant de zéro en 2014 à 0,9% en 2015 et 2,7% en 2016 pour atteindre ensuite 2,5% environ. De même, l’ambition de la BCE de relancer les marchés des titres adossés à des actifs va permettre aux banques de vendre du credit et ainsi augmenter la part des prêts dans leurs bilans, ce qui peut potentiellement induire un scénario haussier.
Un potentiel risque haussier causé par des entrées d'investissements directs étrangers (IDE) doit également être pris en compte. Certains pays, en particulier l’Espagne et l’Irlande, ont déjà tiré des bénéfices substantiels d’une hausse des entrées de ces IDE au cours des dernières années, grâce à l’amélioration notable de la compétitivité des coûts et de l’environnement des affaires. La dépréciation de l’euro devrait rendre les IDE plus attractifs pour les sociétés situées hors de la zone euro, comme les efforts de réforme destinés à doper la croissance. Les ménages dopés par la faiblesse des prix de l’énergie et par une reprise du marché du travail Après quinze trimestres consécutifs où les prix du pétrole ont excédé les 100 dollars le baril, les consommateurs profitent d’une aubaine inattendue alors que toute une série de facteurs liés à l’offre et à la demande ont amené le prix du pétrole sous le seuil des 80 dollars le baril.
Ce facteur à lui tout seul devrait doper les revenus réels des ménages de 3 points de base en 2015 en comparaison de nos prévisions de septembre. En outre, alors que le rebond des exportations se poursuit et que les investissements des entreprises retrouvent un certain rythme, le marché du travail va poursuivre sa consolidation, capitalisant sur les progrès réalisés en 2014. Ceci étant dit, la rationalisation des salaires du secteur public dans bon nombre de pays se poursuivant, seule une augmentation graduelle de l’emploi d’environ 0,4% par an est attendue pendant la période de prévision.
De plus, la reprise du taux de participation au marché du travail, s’expliquant par une amélioration des perspectives de travail et des efforts de réforme, ne va conduire qu’à une faible baisse du taux de chômage, passant de 11,5% en octobre 2014 à un peu plus de 11% d’ici fin 2016 et à 10,5% environ à la fin de 2018. En prenant en compte ces facteurs visant à soutenir les revenus des ménages, nous tablons sur une hausse des dépenses de 0,7% en 2014 à 1,3% en 2015. Toutefois, seule une accélération minimale est plausible pour les années suivantes, soit 1,4% annuellement à l’horizon 2016-18.
Alain Kinsch poursuit: « Un certain nombre de gouvernements de la zone euro commencent à assouplir leurs programmes d’austérité, ce qui devrait contribuer à la croissance de la demande intérieure. La baisse significative des prix du pétrole dans le monde est également une bonne nouvelle pour les ménages ainsi que pour les entreprises. D’un autre côté, une plus faible croissance dans la région Asie-Pacifique et en Chine, destinations clés pour de nombreux investissements et exportations de la zone euro, une très faible croissance en France ainsi qu’une contraction en Italie, sont quelques-uns des facteurs qui continueront à rendre la zone euro vulnérable ».
Perspectives
Tom Rogers conclut: « Après une longue et difficile récession au sein de la zone euro, nous nous réjouissons de l’amélioration de l’activité économique mais aussi de la confiance au cours des derniers trimestres. En termes de perspectives, la croissance devrait reprendre à un rythme timide en 2015 puis s’accélérer au cours des prochaines années. Néanmoins, si la zone euro parvient à éviter d’autres crises, elle devra continuer à garantir la stabilité financière et la poursuite de la prospérité économique, en particulier par l’amélioration de l’environnement en y favorisant les investissements et la création d’emploi dans bon nombre d’économies. ».
Alain Kinsch ajoute: « Une forte hausse du PIB au cours du premier semestre 2014 va permettre à l’économie luxembourgeoise de réaliser une croissance très solide pour l’exercice dans son ensemble. Même si les difficultés connues par certains pays de la zone euro au cours du troisième trimestre ont ralenti la croissance du Luxembourg au cours du second semestre, cette croissance devrait néanmoins atteindre son objectif de 3,3% pour l’ensemble de 2014, le deuxième taux le plus élevé après l’Irlande au sein de la zone euro ». Au Luxembourg, la reprise se poursuivra en 2015, mais à un rythme moins soutenu tout juste au-dessus des 2%, avec une croissance continue des investissements et une reprise de la demande de l’Union européenne, principale destination des exportations luxembourgeoises ».
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