Malgré un large consensus au sein des grandes et moyennes entreprises sur la menace croissante d'une série de risques émergents, la grande majorité d'entre elles continuent de négliger et de sous-estimer l'impact potentiel de ces risques sur leur activité, selon le tout premier rapport Marsh sur la résilience aux risques: Marsh Risk Resilience Report. L'enquête, menée par le plus grand courtier d'assurance et conseiller en risques au monde, au début 2021 auprès d'environ 1 000 entreprises, révèle de grandes divergences entre la perception et la réponse à l'impact potentiel des risques sur leur activité. Cependant, la majorité des répondants ont identifié les risques émergents comme des menaces importantes et critiques à long terme.

Les organisations résilientes face au risque parviennent à anticiper les menaces, à minimiser les pertes et à reprendre rapidement le cours normal de leurs activités après un incident. L'avantage concurrentiel qui en résulte crée des opportunités de croissance qui sont exploitées en période de stress opérationnel ou financier et leur donne un avantage sur leurs homologues moins bien préparés.

Les conclusions principales

Les six risques émergents les plus importants sont identifiés par les répondants comme des menaces à long terme de plus en plus critiques pour le succès de leurs organisations. Cependant, il semble que la direction de l'entreprise préfère traiter principalement les menaces à court terme alors que les risques à plus long terme peuvent être plus graves. Les entreprises sont ainsi plus vulnérables aux perturbations à long terme de leurs activités, de leurs actifs et de leurs flux de revenus.

Alors que 75 % des personnes interrogées sont convaincues que leurs processus de gestion des risques et d'assurance (achat) sont alignés sur leur stratégie de croissance à long terme, à peine 25 % semblent avoir mis en place un processus pour évaluer et modéliser l'impact de ces risques.

Ces résultats indiquent une divergence significative entre la perception des risques, l'impact sur les affaires et la gestion des risques.

Le fait que l'on accorde toujours plus d'importance à l'assurance des risques liés aux immobilisations corporelles alors que la protection des immobilisations incorporelles telles que la propriété intellectuelle, le nom de la marque, la réputation est devenue plus significative, contraste fortement avec le calcul de S&P selon lequel les immobilisations incorporelles représentent 90% en 2020 alors qu’elles ne représentaient que 17% en 1975. Cela prouve que l'achat d'assurances ne correspond pas à la réalité des affaires.

À leur tour, la crise de la COVID-19, la fermeture temporaire du canal de Suez, les cyberattaques de plus en plus fréquentes et d'autres événements récents ont démontré la vulnérabilité des systèmes mondiaux et ont mis en évidence de graves lacunes pour des organisations à gérer ces défis.

Alors que de nouvelles menaces continuent d'émerger et que le paysage du risque devient de plus en plus complexe, le rapport identifie l'avantage concurrentiel que peuvent obtenir les entreprises résilientes aux risques. En effet, elles seront en mesure d'anticiper et donc de minimiser les perturbations de l'activité et les pertes, ce qui leur donnera un avantage concurrentiel sur leurs homologues moins bien préparés. Les entreprises résilientes disposent d'opportunités de croissance qu'elles peuvent exploiter en cas de crise opérationnelle et/ou financière, indique le rapport.

A propos de la recherche

Au début de 2021, Marsh a interrogé près de 1 000 organisations, réparties dans le monde entier, représentant plus de 30 secteurs d'activité. L'objectif de l'enquête était de mesurer la résilience des répondants dans six domaines de risque :

1. les menaces cybernétiques et technologiques 
2. les technologies émergentes
3. le changement climatique et l'environnement liés à la responsabilité des entreprises
4. l'impact de la géopolitique,
5. la pandémie et
6. l'évolution de l'environnement réglementaire

Les répondants ont été invités à auto-évaluer leur organisation en fonction de l'anticipation, de la modélisation/prévision, de la préparation et de l’adaptabilité organisationnelle face à ces six menaces émergentes.

L'étude a révélé que les entreprises répondantes ont estimé que l'impact probable ou très probable des menaces se portera sur leurs activités principales réparties en six thèmes : le capital humain, base de clients, prix de l'action, actifs corporels, réputation de la société, chaîne d'approvisionnement.

CEO Marsh Belux Rebecca Tielemans conclut : "Nous constatons une corrélation croissante entre la capacité d'une entreprise à gérer les risques et son potentiel de croissance, sa compétitivité, voire sa viabilité. Les entreprises doivent anticiper en mettant en place une gestion des risques qui les aide à devenir plus résilientes. Ce n'est qu'ainsi qu’elles pourront réagir rapidement aux menaces immédiates ou à long terme sur leurs activités. Notre diagnostic Marsh sur la résilience aux risques a identifié 4 étapes communes pour y parvenir : anticiper les principaux problèmes liés aux risques, lier la gestion des risques à la stratégie de l'entreprise, éviter les lacunes dans la perception de la préparation et mesurer les données pertinentes. L'application de ces 4 étapes permettra de s'assurer que chacun au sein de l'entreprise sait ce qu'il faut faire et qu'il y a une plus grande collaboration en matière de risque dans toutes les fonctions de l'entreprise. De cette façon, Marsh aide les entreprises à devenir plus résilientes, ce qui non seulement facilitera leur rétablissement mais leur procurera également un avantage concurrentiel."