Les modèles actuels utilisés pour calculer le risque, comme établi dans les règlementations financières, ne prennent ni en compte le risque Ebola ou d’autres maladies ni de plus larges risques tels que la fraude. Les conséquences pourraient être graves, selon KPMG.

Afin de démontrer l’impact potentiel qu’une éclosion d’Ebola pourrait avoir au Luxembourg, KPMG a regroupé les données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La firme a alors appliqué les modèles mathématiques qui permettent d’imaginer différents scénarios dont celui où une personne porteuse du virus Ebola débarque à l’aéroport du Findel au Luxembourg. Le modèle permet d’examiner dans une première étape comment le virus pourrait se propager, et dans un deuxième temps l’impact que ce cas de figure pourrait avoir sur l’industrie de la finance et plus particulièrement sur le secteur de l’assurance. Pour les deux modèles, la firme a formulé l’hypothèse que le gouvernement a peu de mesures mises en place pour combattre le virus et que les infrastructures de santé publique ne sont pas adéquates pour gérer ce genre d’épidémie. Le modèle est essentiellement basé sur le «scénario le plus défavorable ».

Les résultats de la première étape démontrent, dans le scénario donné, que si le virus venait à se propager, il toucherait près de 12% de la population luxembourgeoise dans sa première année, ce qui signifie que près de 60 000 personnes seraient potentiellement infectées par le virus. Ce nombre, d’après KPMG, pourrait doubler si le virus devait muter, ce qui aurait pour conséquence que le virus se répandrait plus rapidement.

Les résultats de la deuxième étape concernaient l’impact sur le secteur financier et spécifiquement sur les revenus du secteur des assurances. Les résultats montrent que le chiffre d’affaires de ce secteur pourrait s’effondrer de 10 % à 14 % et -  dans le cas d’une mutation du virus – pourrait même descendre de 25 à 35 % en raison de l’augmentation de la mortalité.

Sven Mühlenbrock de KPMG commente les résultats: « Actuellement les compagnies d’assurance évaluent une large gamme de risques, conformément aux réglementations internationales et européennes. Néanmoins certains contrôles de risques ne couvrent pas certaines menaces sérieuses ou échouent à évaluer leur impact potentiel, et ceci peut être dangereux.  En prenant comme exemple l’épidémie Ebola, nous avons pu examiner les répercussions que de tels risques pourraient avoir. Nous pensons que  - de 10 % à 14% - le risque est assez élevé. Ceci pose la question de savoir si les modèles de risques actuels sont à même de mesurer la réalité. »