La cinquième édition du rapport de Deloitte et d'ArtTactic, qui fait autorité sur le marché international de l'art ainsi que le secteur de l'art et de la finance est paru aujourd'hui, six ans après que la première édition soit devenue une référence pour ce secteur. Pour la première fois, près de neuf gestionnaires de patrimoine sur dix interrogés ont répondu que l'art et les objets de collection devraient faire partie d'une offre de gestion de patrimoine.

« Il est très intéressant d’observer l’évolution de l’approche des gestionnaires de patrimoine en matière de services liés aux œuvres d'art et aux objets d'art au fil des ans. Aujourd'hui, la majorité des gestionnaires de patrimoine que nous avons interrogés proposent du prêt sécurisé d'œuvres, de la planification immobilière, du conseil artistique et de la gestion du risque. Cette évolution peut s'expliquer par le fait que leurs clients aisés investissent une part de plus en plus importante de leur fortune en art et objets de collection, en comptant sur leurs gestionnaires de patrimoine de confiance pour s'en occuper », explique Adriano Picinati di Torcello, Director and Global Art & Finance coordinator chez Deloitte et co-auteur du rapport.  

Le marché de l'art a repris des couleurs
Après un déclin du marché international de l'art en 2016, les ventes aux enchères se sont redressées au cours du premier semestre 2017 et le marché de l'art a suivi dans plusieurs régions. Sachant que le nombre des particuliers très fortunés devrait connaître une importante augmentation au cours des dix prochaines années, les perspectives à long terme pour le marché de l'art semblent favorables. Cependant, l'incertitude politico-économique actuelle pourrait tempérer le marché à court terme.

Le rapport de cette année se fonde sur les résultats d'une étude effectuée auprès de 350 sondés, dont 69 banques privées, 27 sociétés de services successoraux et fiduciaires, 155 professionnels de l'art et 107 collectionneurs. De plus, 42 experts représentant divers aspects des univers de l'art et de la finance ont partagé leurs avis sous forme d'articles et d'interviews. Le résultat est un rapport exhaustif qui illustre les tendances et développement du secteur de l'art et de la finance, ainsi que du marché international de l'art en général. 

Plus de réglementation pour de meilleures pratiques
Le rapport met en évidence l'intersection entre art, finance et culture, et se structure autour de trois domaines principaux : l'art et la gestion de patrimoine, la réglementation, ainsi que la technologie et la gestion du risque.

Le manque de réglementation et de transparence sur le marché de l'art est source de préoccupation pour trois quart des gestionnaires de patrimoine. Par ailleurs, les professionnels de l'art et les collectionneurs rejoignent les gestionnaires de patrimoine dans leur plaidoyer pour que le marché de l'art modernise ses pratiques afin de répondre aux attentes quant à un marché transparent, fiable et développé.

« Alors que trois professionnels de l'art et collectionneurs sur quatre préfèrent une autorégulation à une intervention des pouvoirs publics, les gestionnaires de patrimoine plaident pour davantage de réglementation publique afin de réduire les risques et leur permettre de mieux naviguer sur un marché dont ils n'ont bien souvent pas une connaissance approfondie », explique Anders Petterson, Managing Director of ArtTactic et co-auteur du rapport.

Ce sentiment d'incertitude, d'opacité et de risque est également illustré par le fait que la moitié des gestionnaires de patrimoine interrogés ont fait état d'un manque de soutien de leur hiérarchie, qui constitue un défi majeur pour le développement de services patrimoniaux dans le domaine de l'art.

La technologie, levier du marché de l'art et du patrimoine
La technologie joue un rôle de plus en plus crucial dans l'évolution des services de patrimoine artistique. Le rapport suggère que les ArtTechs, y compris des solutions basées sur la Blockchain, pourraient ouvrir la voie à de nouveaux modèles économiques. De plus, les outils permettant d'établir la valeur, la provenance et la traçabilité des œuvres se multiplient, ce qui renforce la transparence et la confiance dans le marché de l'art.

L'Art & Finance Report 2017 a été présenté aujourd'hui, lors de la dixième Deloitte Art & Finance Conference à Milan, co-organisée par Deloitte Luxembourg et Deloitte Italie avec le soutien de Borsa Italiana. Des intervenants de premier plan, tels que Dario Franceschini, le ministre italien de l'Héritage culturel, ou encore Aurélie Filipetti, ancienne ministre française de la Culture, ont partagé leur expérience du marché de l'art de leurs pays respectifs. La conférence de cette année avait pour thème « Managing Private Art Collections & Corporate Collections of Family Businesses ».

Le texte intégral du rapport est disponible pour téléchargement sur le site de Deloitte Luxembourg : www.deloitte.com/lu/art-finance-report