Indice du marché de l’assurance Marsh T4 2021 : Avec une hausse de 13 %, la tendance au ralentissement de la hausse sur les marchés des assurances se poursuit
Les tarifs des cyberassurances continuent de dévier de cette tendance de décélération avec des hausses allant jusqu'à 130 % aux États-Unis, 92 % au Royaume-Uni contre 65 % en Europe continentale.
Les prix globaux des assurances commerciales ont augmenté de 13 % au quatrième trimestre 2021, selon l’Indice global du marché de l’assurance récemment publié par Marsh, premier courtier d’assurances et conseiller en risques au monde. La tendance à la décélération des hausses tarifaires se poursuit, un phénomène qui a débuté au premier trimestre 2021. Bien qu’il s’agisse du 17e trimestre consécutif de hausses, le rythme de progression reste modéré dans de nombreuses branches et dans la plupart des régions.
Un aperçu régional
Dans la plupart des régions, la hausse des prix est modérée en raison d'une augmentation moins rapide des tarifs d'assurance incendie et responsabilité des administrateurs (D&O). Le Royaume-Uni a connu une augmentation de la tarification combinée de 22 %, contre 27 % au troisième trimestre. Aux États-Unis, en revanche, la hausse est restée stable à 14 %. Dans la région Pacifique, la hausse des prix a été limitée à 13 %, contre 17 % au troisième trimestre. En Asie, la hausse des prix a atteint 4 % (contre 6 %) et en Europe continentale 9 % (contre 10 %). La seule exception à la tendance à la décélération a été l'Amérique latine et les Caraïbes, où les tarifs ont augmenté de 4 % (contre 2 % au trimestre précédent).
Autres constatations importantes
Les tarifs des assurances incendie ont augmenté en moyenne de 8 % dans le monde, contre 9 % au troisième trimestre 2021 ; les prix des assurances dommages ont augmenté en moyenne de 5 %, contre 6 % au cours des deux trimestres précédents. Les prix des assurances responsabilité civile financière et professionnelle ont de nouveau affiché le taux de progression le plus élevé de toutes les grandes catégories de produits d'assurance, à savoir 31 % contre 32 % au trimestre précédent. Cela a été principalement stimulé par les tarifs des cyberassurances, qui ont continué à augmenter en raison de l’augmentation constante de la fréquence et de la gravité des demandes de ransomware. De ce fait, de nombreux assureurs ont tenté de durcir les conditions de couverture.
Europe continentale
En Europe continentale, les prix des assurances incendie et D&O se stabilisent. Ils n’ont ainsi progressé que de 9 %, contre 10 % au troisième trimestre. Les risques exposés au CAT (événement catastrophique comme un ouragan, un tremblement de terre ou une inondation) ont connu les plus fortes hausses, mais à un niveau légèrement inférieur par rapport aux trimestres précédents.
La concurrence pour trouver de nouveaux business s'est accrue entre les compagnies européennes. Les assureurs ont continué à appliquer des contrôles d’acceptation stricts, surtout pour leurs grands clients multinationaux complexes. Pour ceux dont l’historique des sinistres est meilleur ou pour ceux qui ont montré qu’ils prenaient de bonnes mesures d’atténuation des risques, les conditions et tarifs étaient plus favorables. Les assureurs ont également exigé plus d'informations lors du renouvellement du contrat.
Par ailleurs, en Europe continentale, des pertes importantes ont été enregistrées en 2021, qui ont continué à déstabiliser le marché dans les zones touchées comme les incendies en Grèce et en Turquie et les inondations.
En ce qui concerne les assurances accidents, les assureurs ont continué à appliquer des exclusions, notamment pour les maladies transmissibles, les cyberattaques, les pertes financières et la responsabilité professionnelle. De plus, les assureurs ont également cherché à limiter leur capacité.
Les assurances auto sont globalement restées stables, à l’exception des clients possédant des parcs automobiles américains qui ont connu des hausses de prix considérables.
Les prix des assurances responsabilité civile financière et professionnelle ont augmenté de 13 %, soit une légère baisse par rapport aux 14 % enregistrés au troisième trimestre. À noter que dans certains secteurs industriels tels que les biosciences et la technologie,
des baisses tarifaires ont été réalisées.
Les tarifs des cyberassurances ont augmenté de 65 % en raison de la réduction de capacité et des demandes de ransomware.
Le Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, la hausse des prix a ralenti dans toutes les grandes zones de couverture. Ainsi, les prix des assurances n'ont augmenté que de 22 % au quatrième trimestre contre 27 % au troisième trimestre.
L’augmentation de 10 % en assurances incendie a été favorisée par les pertes subies et par l’augmentation des contrats de réassurance. Et les secteurs jugés difficiles par les assureurs, dont l’alimentation, le bois, la chimie et les déchets, ont dû faire face à une limitation de capacité.
Les cyberpolices se sont également distinguées avec une augmentation de 92 % contre 73 % le trimestre précédent.
Ici aussi, les assureurs ont continué à appliquer des exclusions pour la cybercriminalité et les maladies infectieuses.
États-Unis
La hausse a connu un statu quo aux États-Unis : 14 % comme le trimestre précédent.
Les primes d’assurance incendie ont connu une baisse : 7 % contre 10 % au trimestre précédent. Cela ne s’appliquait pas aux entreprises qui avaient subi des pertes importantes, qui avaient une qualité du risque relativement mauvaise ou une exposition significative aux risques secondaires de catastrophe (CAT). Elles ont dû faire face à des hausses tarifaires supérieures à la moyenne.
Les primes pour les assurances responsabilité financière et professionnelle ont augmenté davantage qu’au trimestre précédent : 34 % contre 27 %. Cela s’est fait sous la pression des cyberpolices dont le prix a augmenté de 130 % en raison de l’augmentation constante de la fréquence et de la gravité des demandes de ransomware.
Céline Verhaegen, Head of Specialties chez Marsh conclut : « Nous opérons dans un marché des risques et des assurances difficiles et nous continuerons à nous concentrer sur le développement de solutions à la cyberproblématique, ce qui sera encore difficile pendant un moment tant pour nos clients que pour les assureurs. Mais plus généralement, nous nous attendons à une poursuite de la modération des hausses tarifaires en 2022, une tendance qui sera saluée par nos clients. »
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