La flexibilité du temps de travail demeure un enjeu majeur pour les dirigeants et salariés
En cette fin d’année 2023, jobs.lu propose un état des lieux des enjeux en matière de recrutement et de rétention des collaborateurs au Luxembourg.
Sur base des dernières enquêtes réalisées auprès des salariés et managers du pays, Arthur Meulman, son General Manager, évoque les défis qui se posent en matière d’attractivité et de compétitivité et pointes des pistes pour les relever.
L’un des enjeux majeurs pour les entreprises luxembourgeoises pour 2023 et 2024 réside dans le renforcement de leur capacité à recruter les bonnes compétences. Dans le marché de l’emploi actuel, les entreprises peinent à attirer les talents nécessaires à leur développement.
Les causes de cette pénurie sont multiples.
« D’une part, on peut évoquer une inadéquation entre les besoins des entreprises, confrontées à des évolutions majeures portées par la transformation numérique, et les compétences disponibles sur le marché de m’emploi, commente Arthur Meulman, General Manager de jobs.lu. D’autre part, Luxembourg souffre d’une perte d’attractivité. Il est de plus en plus difficile de convaincre des salariés de rejoindre le pays pour y poursuivre leur carrière professionnelle. »
Dans ce contexte, les entreprises doivent s’adapter, renforcer leur marque employeur, se montrer davantage à l’écoute des attentes des candidats et des collaborateurs. Les enquêtes menées par jobs.lu auprès des salariés et dirigeants luxembourgeois ces derniers mois apportent un éclairage sur les enjeux en la matière.
Veiller à maintenir/réduire le niveau de la charge de travail
« On constate notamment une dégradation des conditions de travail, poursuit le general manager. La pénurie de main d’œuvre, en particulier, conduit à alourdir la charge de travail des collaborateurs. Notre enquête, menée en début d’année, a révélé que 27% des salariés luxembourgeois considéraient leur charge de travail déraisonnable. »
Plus précisément, 16% d’entre eux déclarent effectuer une demi-heure de travail supplémentaire par jour, 17% une heure, 23% plus de deux heures. 23% déclarent prester plus de 5h supplémentaires sur un rythme hebdomadaire.
« 37,3% assurent ne pas disposer de suffisamment de temps en dehors du travail pour s’occuper de leur famille, voir leurs amis ou satisfaire des aspirations personnelles », commente Arthur Meulman.
Aux heures supplémentaires s’ajoutent aussi des temps de trajets rédhibitoires. Si la plupart des salariés assurent que le niveau de rémunération contribue à l’attrait du Luxembourg, quatre sur dix affirment que le temps de trajet est la principale raison qui les pousserait à quitter le Luxembourg. En outre, les limites liées à la possibilité de télétravailler les incitent à repenser leurs perspectives de carrière.
« Les priorités évoluent. Pour 38% des salariés, la rémunération demeure le premier facteur de rétention. Toutefois, la possibilité de travailler à distance ou en mode hybride compte désormais presque autant », commente Arthur Meulman.
Flexibiliser l’organisation du temps de travail
L’une des réponses à cet enjeu réside dans la flexibilisation du temps de travail.
Une des enquêtes portées par jobs.lu s’est en effet intéressée aux attentes des salariés luxembourgeois vis-à-vis de leur emploi. Celle-ci a notamment révélé que 75% des salariés et candidats interrogés affirment souhaiter une organisation du travail plus flexible.
Comment y parvenir ? Le modèle de la semaine de quatre jours, momentanément évoqué, ne convainc pas les dirigeants. 55% d’entre eux se disent en désaccord avec l’idée que « la semaine de quatre jours est le modèle du futur de notre entreprise ».
« L’idée de rassembler le volume horaire de travail sur quatre jours afin de profiter d’un jour de repos supplémentaire est loin de faire l’unanimité, affirme Arthur Meulman, General Manager de jobs.lu. S’il faut entendre et pouvoir répondre aux attentes des salariés, demandeurs d’une plus grande flexibilité, l’enjeu est avant tout de pouvoir leur assurer meilleur équilibre au quotidien entre vie professionnelle et vie familiale, entre travail et plaisir, en évitant les sources de pression. A ce titre, de plus longues journées de travail, au-delà des problèmes organisationnels que cela soulève, pourraient être source de stress. »
En la matière, il faut en outre être vigilant.
« L’augmentation de la charge de travail ou encore du stress peut avoir pour conséquence un renforcement de l’absentéisme. Cela pourrait renforcer plus encore la charge supplémentaire pour ceux qui sont au travail, explique Arthur Meulman. Il est important d’éviter ou d’enrayer une telle spirale négative. Pour cela, les employeurs doivent activer des leviers permettant à leurs collaborateurs d’organiser leur journée avec plus d’autonomie, grâce à des horaires flexibles, un recours facilité au télétravail pour limiter le temps perdu dans les trajets, ou en mettant en place des congés pour circonstances particulières. »
L’importance du bien-être au travail
Le bien-être au travail, la reconnaissance des efforts consentis, une meilleure écoute des collaborateurs par le management sont aussi d’autres éléments à prendre en considération par les acteurs qui souhaitent renforcer leur marque employeur.
Invités à préciser les éléments sur lesquels devaient travailler les organisations pour améliorer leur attractivité, 54% des répondants pointent « la santé mentale des collaborateurs ». 29% des salariés affirment n’avoir pas le sentiment que leurs collègues et managers se soucient de leur bien-être. 47% affirment qu’ils s’en soucient effectivement. 24% disent ne pas savoir ce qu’il en est.
Améliorer la qualité de l’environnement de travail
« Au-delà de l’intégration de ces considérations liées à la santé mentale, il est important de proposer un environnement de travail dans lequel chacun se sent bien, en confiance, explique Arthur Meulman. C’est notamment à travers les relations qu’ils entretiennent avec leurs collègues et leurs managers que les salariés évaluent la qualité de leur environnement de travail. »
Selon les résultats d’une enquête menée par jobs.lu, les principaux éléments qui contribuent à un environnement de travail de qualité sont :
- pour 78%, le fait d’entretenir de bonnes relations avec ses collègues ;
- pour 74%, un bon équilibre entre travail et plaisir (sans avoir à subir de pression) ;
- pour 69%, le fait d’avoir un supérieur à l’écoute et qui tient compte de ce qui est dit.
« En résumé, les salariés cherchent donc un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, souhaitent pouvoir profiter de plus de flexibilité, mais aussi d’un environnement de travail davantage centré sur l’humain, conclut Arthur Meulman. Les employeurs qui parviendront à répondre à ces attentes profiteront d’un réel avantage sur les autres. »
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