À 2,7%, le taux mondial de décarbonisation a doublé en 2014

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Il faudrait un taux annuel deux fois plus élevé pour limiter à 2°C le réchauffement climatique. L'année 2014 constitue un tournant en matière de réduction des émissions de carbone dans les économies du G20. C’est ce que révèle la septième édition de l’étude « Low Carbon Economy Index » réalisée par PwC, qui modélise l'intensité carbone des grandes économies, c'est-à-dire le volume d'émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation d'énergie par millions de dollars de PIB. Principal enseignement de cette étude, l'intensité carbone a reculé de 2,7 % en 2014. C’est la plus forte baisse depuis 2000. Le rapport attire aussi l'attention sur le fait que, malgré des objectifs ambitieux de réduction des émissions de carbone dans les pays du G20, les entreprises doivent intégrer la réglementation et les coûts liés au carbone dans leurs décisions. C’est tout particulièrement le cas dans les secteurs de l'énergie, des transports et de la finance.

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26/10/2015 | Communiqué
  • Laurent Rouach PwC Luxembourg

    © PricewaterhouseCoopers Société coopérative – Photographer : Olivier Minaire

L’intensité carbone des économies du G20 a chuté de 2,7% en 2014

L’étude de PwC révèle que l’intensité carbone des économies du G20 a chuté de 2,7% en 2014, une baisse inégalée depuis la première étude publiée il y a sept ans. L’économie mondiale a connu un taux de croissance de 3,2 % moyennant  une croissance de seulement 0,5 % des émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation d'énergie.

Le « découplage », ou la déconnexion entre émissions de carbone et croissance économique, est essentiel afin de pouvoir éviter les impacts les plus désastreux du changement climatique. À moins de 40 jours de la COP21 , qui réunira à Paris les Chefs d’État et de gouvernement, l'étude de PwC fait état de signes positifs de « découplage ».
En 2014, pour la première fois, plusieurs pays (l'Allemagne, la France, l'Italie, le Royaume-Uni tout comme l'Union européenne dans son ensemble) ont atteint un taux de décarbonisation supérieur ou égal à 6,3 %, taux nécessaire pour limiter le réchauffement climatique en deçà de 2°C. Le Royaume Uni atteint un taux de réduction record de 10,9 % de son intensité carbone – grâce à une économie performante, une baisse de la consommation du charbon et un hiver plus doux, suivi par la France (-9,1%), l’Italie (-7,8%) et l’Allemagne (-7,1%).

La Chine, le plus grand émetteur de gaz à effet de serre au niveau mondial, enregistre les meilleurs résultats parmi les pays non membres de l'UE, avec un taux de décarbonisation de 6 %. Bien que l'Australie ait perdu sa première place, elle enregistre néanmoins un taux de décarbonisation de 4,7 %.

L'intensité carbone a augmenté dans cinq pays : L'Afrique du Sud, l'Arabie Saoudite, le Brésil, l'Inde et la Turquie.

« Nous voyons ici les premiers signes de découplage entre croissance et émissions de carbone. La tendance en Chine semble être en train de se renverser et les énergies renouvelables progressent. Néanmoins, il reste encore du chemin à parcourir. Et les engagements de Paris ne nous rapprochent pas du but. Le vrai moment charnière sera atteint lorsqu'il y aura parité des coûts entre énergies renouvelables et combustibles fossiles, » explique Laurent Rouach, associé et Sustainability Leader chez PwC Luxembourg.

Les économies du G20 devront redoubler d’efforts pour atteindre le taux de décarbonisation nécessaire pour limiter le réchauffement climatique à 2°C.

Malgré les progrès réalisés par certains pays, l'objectif fixé en matière de réductions de gaz à effet de serre par unité de PIB n'est toujours pas atteint au niveau mondial pour la septième année consécutive. Une décarbonisation rapide et durable à un taux d'environ 6,3 % par an au niveau mondial est nécessaire afin de limiter l'augmentation moyenne des températures à un niveau inférieur à 2°C.

À l’approche de la COP21, les États ont livré leurs objectifs et plans de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Ces objectifs, connus sous le nom de INDC (contributions prévues déterminées au niveau national ou Intended Nationally Determined Contributions), impliquent un taux moyen de décarbonisation de 3% par an au niveau mondial – soit plus du double de celui généralement constaté depuis 2000. Ces objectifs, fixés par chaque pays, devraient inciter les secteurs de l'énergie, des transports et de la finance à prendre des mesures.

De nombreux pays ont placé la réglementation sur le charbon au centre de leurs plans et fixé des objectifs pour les énergies renouvelables et les véhicules à faibles émissions. Un net changement d'orientation des investissements sera nécessaire afin d'atteindre ces objectifs et de développer une technologie plus propre de captage et de stockage du carbone par exemple. Le secteur financier devra mobiliser les investisseurs et créer de nouveaux produits afin de financer et d’assurer ces projets. De même dans le secteur automobile, l’État pourrait soutenir le développement des véhicules de nouvelle génération à faibles émissions ou à émissions zéro, dans des pays tels que le Japon ou la Corée du Sud, ou imposer des objectifs d'efficacité énergétique plus sévères dans d’autres.

« L'engagement des chefs d’entreprises dans les débats en amont de la COP21 est mitigé. S'il y a bien une chose à laquelle ils doivent prêter attention, ce sont les INDC envisagées en préparation de la conférence de Paris. Ces objectifs auront des conséquences considérables en matière de réglementation nationale, d'investissements et de planification économique. Une forte attention est portée sur les objectifs mais très peu sur les investissements nécessaires pour les atteindre. Bien qu'ils représentent un changement décisif, les objectifs de la COP21 ne permettent pas d'atteindre l'objectif de 2°C. C’est pourquoi l'accord de Paris devra prévoir des mesures des progrès réalisés au niveau des différents pays et permettre de placer la barre plus haut à l'avenir,» ajoute Laurent Rouach.

Bien que le rapport considère les objectifs de Paris comme un pas positif vers la décarbonisation, s'ils sont atteints, ils ne feront que contenir le réchauffement à 3°C d'ici à la fin du siècle.

Pour consulter le rapport, cliquez sur www.pwc.lu/en/sustainability/docs/pwc-sustainability-conscious-uncoupling.pdf

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