Pics, pauses et reprises : Quintet dévoile ses perspectives d'investissement semestrielles pour 2023
Le gestionnaire de patrimoine européen révèle les dynamiques qui animeront l'économie mondiale, les marchés financiers et les principales classes d'actifs à partir du second semestre 2023.
Les perspectives de l'économie mondiale au second semestre de l'année seront marquées par un pic d’inflation, en premier lieu aux États-Unis où celle-ci commence à ralentir après avoir atteint un niveau élevé. Le second semestre verra parallèlement une pause dans le relèvement des taux d'intérêt des banques centrales, commençant également aux États-Unis, ainsi que la poursuite de la reprise de la croissance en Chine, qui soutient l'ensemble de la région Asie-Pacifique. Bien qu'ayant évité la récession, la zone euro et le Royaume-Uni restent encore loin de leur pic d'inflation et donc d'une pause dans leur cycle de relèvement.
Tels sont les points de vue de Daniele Antonucci et de Nicolas Sopel, respectivement Chief Economist et Senior Macro Strategist chez Quintet Private Bank, laquelle a dévoilé aujourd'hui ses prévisions concernant l'économie mondiale, les marchés financiers et les principales classes d'actifs à partir du second semestre 2023.
« Après avoir culminé à 9,1 % mi-2022, l'inflation américaine se situe désormais en deçà de 5 % et suit une tendance baissière », observe Monsieur Antonucci. « Ce dépassement du pic permet à la Réserve fédérale de marquer une pause dans sa politique agressive de hausse de taux entamée en mars 2022, même si nous n'anticipons pas de baisse des taux avant 2024. »
Si l'inflation dans la zone euro et au Royaume-Uni reste en comparaison élevée, cette tendance devrait s'atténuer au cours des prochains mois, explique le Chief Economist de Quintet, qui table donc sur une pause dans les cycles de relèvement des taux de la Banque centrale européenne et de la Banque d'Angleterre dans le courant de l'année, lesquelles emboîteraient ainsi le pas à la Fed.
« Plus généralement, les économies occidentales restent confrontées à des accès d'instabilité financière et à des tensions au sein du secteur bancaire se traduisant par un resserrement des conditions de prêt qui limitera l'expansion », ajoute Monsieur Antonucci. « En revanche, le rythme s'accélère à l'Est. La Chine et le Japon, en particulier, jouissent d'une plus grande marge de manœuvre pour poursuivre leur redressement. Combinées, ces tendances conduiront à une divergence de croissance et à l'émergence de cycles de marché asynchrones. »
Dans un contexte marqué à la fois par un pic d’inflation, une pause dans les hausses de taux et un ralentissement de la croissance, les marchés des obligations de qualité présentent un réel attrait dans la mesure où l'histoire montre qu'ils ont tendance à surperformer les marchés d'actions dans de telles conditions, selon Monsieur Sopel. « À l'heure où les bons du Trésor à six mois produisent un rendement équivalent à celui du S&P 500, le rapport rendement/risque des actions à court terme se révèle moins avantageux que celui des obligations de qualité. »
Au sein du segment obligataire, le Senior Macro Strategist de Quintet anticipe des pressions sur les obligations européennes et britanniques de qualité Investment Grade face à la poursuite du relèvement des taux d'intérêt par la BCE et la Banque d'Angleterre, tout au moins à court terme. Aux États-Unis en revanche, les bons du Trésor et les obligations Investment Grade semblent relativement attrayants dans la mesure où la Fed devrait mettre un terme à ses hausses de taux. Monsieur Sopel reste néanmoins prudent en ce qui concerne les obligations américaines à haut rendement compte tenu des attentes selon lesquelles les spreads risquent de se creuser face au durcissement des conditions de prêt, à l'augmentation des taux de défaut et à la dégradation de la conjoncture économique.
Au sujet des actions, Monsieur Sopel a déclaré : « La volatilité de fin de cycle que nous anticipons limite le potentiel de hausse des performances des actions. Nous pensons par conséquent qu'il n'est pas encore temps de réintroduire du risque au sein des portefeuilles », ajoutant que les actions plus défensives et à faible volatilité sont en comparaison attrayantes étant donné leur capacité à atténuer le risque baissier tout en capturant en partie le potentiel haussier.
Ce principe s'applique aux actions de la zone euro qui, selon Monsieur Sopel, sont actuellement évaluées à leur juste valeur. « Les actions qui associent la zone euro à des marchés défensifs comme le Royaume-Uni et la Suisse, et qui attribuent simultanément une pondération plus importante à des secteurs défensifs comme la santé et les biens de consommation courante, pourraient surperformer le marché en cas de pic de volatilité ou de ralentissement. »
Monsieur Antonucci souligne quant à lui que les marchés d'actions d'Extrême-Orient présentent des valorisations attrayantes par rapport à un marché américain plus coûteux. « En Asie, l'inflation est modérée et le processus de réouverture de la Chine s'accélère. Les actions de la région Asie-Pacifique, dont la valorisation semble attrayante, permettent de profiter des solides tendances liées à la réouverture de la région consécutive au Covid. Les actions japonaises sont particulièrement attrayantes en termes de valorisation, portées par la résilience de la rentabilité des entreprises, l'amélioration de la croissance économique, la souplesse de la politique monétaire et, sous l'effet des réformes structurelles, le renforcement des normes de gouvernance d'entreprise. »
En ce qui concerne les devises, le Chief Economist de Quintet ne prévoit pas de changements majeurs pour le reste de l'année. « Dans la mesure où le dollar US est actuellement surévalué, la pause escomptée dans les hausses de taux de la Fed pourrait entraîner un certain fléchissement du billet vert, » précise Monsieur Antonucci. « La pause de la Fed devrait contribuer à réduire l'écart de taux d'intérêt réels entre les États-Unis, la zone euro et le Royaume-Uni. Nous anticipons donc un raffermissement de l'euro et de la livre sterling face au dollar, mais seulement de façon modérée compte tenu de la faiblesse de la croissance intérieure. L'or, de son côté, continue de jouer un rôle précieux de couverture stratégique. »
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