Filtrer le bruit ambiant : Quintet dévoile ses perspectives d'investissement pour 2024
Le gestionnaire de patrimoine européen met en évidence les dynamiques qui animeront l'économie mondiale, les marchés financiers et les principales classes d'actifs en 2024 et au-delà.
Après 12 mois marqués par de multiples hausses des taux d'intérêt et une forte inflation persistante, la croissance économique mondiale ralentira au premier semestre 2024. En milieu d'année, les banques centrales profiteront du ralentissement de la croissance et du recul des pressions inflationnistes pour commencer à réduire leurs taux, soutenant ainsi une reprise généralisée au second semestre 2024 et au-delà.
Tels sont les points de vue de Daniele Antonucci et de Nicolas Sopel, respectivement Chief Investment Officer et Head of Macro Research de Quintet Private Bank, laquelle a dévoilé aujourd'hui ses prévisions concernant l'économie mondiale, les marchés financiers et les principales classes d'actifs.
Au cours de ce qui devrait être une année en deux phases, Monsieur Antonucci indique que les investisseurs vont devoir faire abstraction de l'agitation ambiante, notamment liée aux principales échéances électorales, à la persistance de l'incertitude géopolitique et aux tensions régionales.
« L'évolution vers un monde davantage multipolaire amorcée par la pandémie continue de se manifester à travers la fragmentation des chaînes d'approvisionnement, des échanges commerciaux et de la finance », déclare-t-il. « En 2024, les investisseurs vont devoir s'adapter à ce paysage incertain, notamment en se tournant vers des actifs susceptibles de présenter des avantages défensifs, réduisant ainsi le risque de leur portefeuille. »
Pour le Chief Investment Officer de Quintet, qui estime que le cycle actuel de relèvement des taux des banques centrales est arrivé à son terme et que des baisses de taux sont envisageables à partir de la mi-2024, les obligations d'État de grande qualité restent attrayantes dans la perspective de l'an prochain. Monsieur Antonucci juge les rendements actuellement attrayants et note qu'ils pourraient permettre d'amortir les effets d'une éventuelle dégradation des perspectives économiques plus important que celles anticipées. En revanche, le crédit plus risqué semble peu attrayant dans la mesure où il est susceptible d'être affecté par le resserrement des conditions financières et par des valorisations qui ne reflètent pas le risque de hausse des taux de défaut.
« Tout en maintenant notre positionnement prudent à l'approche de 2024, nous le tempérons quelque peu dans la mesure où les taux d'intérêt ont désormais atteint leur sommet et où les marchés semblent avoir déjà globalement intégré la perspective d'un ralentissement modéré », précise Monsieur Antonucci.
Il explique que cela se traduit par un léger renforcement de l'allocation en actions, avec une exposition accrue aux actions européennes et aux actions des pays développés de la région Pacifique hors Japon, en complément des actions américaines de qualité. L'objectif est d'accroître la diversification à l'échelle régionale et de profiter potentiellement de dynamiques de croissance très différentes. « En comparaison, les actions des marchés émergents présentent actuellement des niveaux de risque élevés qui ne sont pas pleinement justifiés par leurs valorisations relativement bon marché », ajoute-t-il.
Parallèlement, une exposition accrue aux matières premières peut fournir des leviers supplémentaires permettant de se protéger contre les pressions inflationnistes, en particulier à court terme, ainsi que contre la montée des risques géopolitiques. Cette démarche exclut notamment tout renforcement de l'exposition à l'or, qui, selon Monsieur Sopel, semble aujourd'hui quelque peu surévalué par rapport à d'autres valeurs refuges.
En tant que Head of Macro Research de Quintet, Monsieur Sopel estime que le dollar US pourrait s'affaiblir, quoique modérément, courant 2024. « Les baisses de taux de la Réserve fédérale américaine, le léger creusement des déficits budgétaire et commercial américain et la surévaluation persistante du dollar US risquent de peser sur le billet vert », explique-t-il. « À mesure que la croissance commencera à se redresser au second semestre, la confiance à l'égard du risque pourrait elle aussi se rétablir, ce qui soutiendrait l'euro et la livre sterling. Nous pensons toutefois que l'affaiblissement éventuel du dollar sera limité dans la mesure où la Banque centrale européenne et la Banque d'Angleterre commenceront probablement elles aussi à réduire leurs taux au second semestre 2024. »
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