Sécurité de l’emploi et flexibilité : les travailleurs veulent les deux
Dans un contexte d’incertitude économique, les travailleurs privilégient la sécurité de l’emploi mais ne renoncent pas à leur besoin de flexibilité.
La vingtième édition du Workmonitor de Randstad a été menée auprès de 35 000 travailleurs sur 34 marchés dans le monde entier. Pour le Luxembourg, les résultats de l’enquête montrent que les répondants ne sont pas aussi inquiets que dans les autres pays du monde de l’impact de l’incertitude économique sur la sécurité de leur emploi (21% contre 52% à l’échelle mondiale). Seuls 14% craignent perdre leur emploi (37% au global) mais cela préoccupe davantage la génération Z (21% contre 43% à l’échelle mondiale).
Un changement notable et durable des attentes des salariés
L’édition 2023 du Workmonitor Randstad montre que les travailleurs ne feront pas marche arrière sur certains acquis de ces trois dernières années. C’est notamment le cas de la flexibilité dans la façon d’exercer leur métier.
- Malgré le contexte économique, près de deux tiers des répondants au niveau mondial (46% au Luxembourg) n’accepteraient pas un travail qui irait à l’encontre de l’équilibre entre leur travail et leur vie privée.
- La très grande majorité des travailleurs (83% au global et 78% au Luxembourg) a également indiqué qu’il est important de pouvoir disposer d’horaires de travail flexibles, une attente qui supplante l’attention portée à la politique de congé parental (65% au Luxembourg et 62% à l’échelle mondiale) et aux possibilités de formation (74% au Luxembourg et 76% à l’échelle mondiale).
- Au Luxembourg, la flexibilité en termes de lieu de travail est moins mise en avant (58% contre 71% au global), sans doute en partie à cause des contraintes concernant les travailleurs frontaliers.
Les salariés aspirent à exercer un emploi au sein d’une entreprise dont ils partagent les valeurs et la mission. Plus de la moitié d’entre eux (55%) ont déclaré qu’ils quitteraient un emploi s’ils avaient l’impression de ne pas y avoir leur place. Cela est notamment vrai pour la génération Z (52% au Luxembourg et 61% à l’échelle mondiale). Plus de 40% des personnes interrogées n’accepteraient pas un emploi s’il ne correspondait pas à leurs priorités sociales et environnementales (36% au Luxembourg).
L’augmentation du coût de la vie incite à travailler plus ou plus longtemps
S’ils ne sont pas prêts à renoncer à la flexibilité, la conjoncture économique difficile ainsi que l’inflation galopante qui sévit à travers le monde poussent les travailleurs à chercher à accroître leurs revenus.
- Au Luxembourg, 10% des répondants (25% au niveau mondial) ont décidé de prendre ou de rechercher un nouvel emploi pour faire face à l’augmentation du coût de la vie. Ce chiffre passe à 16% pour la génération Z (30% au niveau mondial).
- 16% des personnes interrogées prévoient de travailler plus dans leur job actuel (22% à l’échelle mondiale). Là encore cette proportion est beaucoup plus importante chez la génération Z (26% au Luxembourg et 37% au global) mais concerne en moindre mesure les baby-boomers (8% au Luxembourg et 13% à l’échelle mondiale).
- Une part non négligeable de répondants (14%) serait prête à démissionner pour un emploi mieux rémunéré. C’est le cas pour 25% des personnes issues des générations Y et Z mais cela ne concerne pas les baby-boomers (1%).
La crise que nous traversons a aussi un impact sur les prévisions des travailleurs en matière de retraite. Plus d’un quart (26%) des baby-boomers, au Luxembourg tout comme au niveau mondial, retardent leur départ à la retraite en raison de leur situation financière et 78% des travailleurs interrogés affirment ne pas pouvoir prendre leur retraite aussi tôt qu’ils le voudraient à cause de problèmes d’argent.
Toutefois, au Luxembourg, 82% des répondants pensent pouvoir prendre leur retraite avant 65 ans alors qu’ils ne sont que 51% à être dans ce cas au niveau mondial.
Une aide des employeurs est souhaitée
Face à la situation difficile qu’ils traversent, les travailleurs du monde entier comptent sur leurs employeurs pour fournir un effort supplémentaire, que ce soit par le biais d’augmentations, de primes ou d’aides diverses.
- Au Luxembourg, 50% des répondants souhaitent une prime mensuelle pour compenser l’inflation (41% à l’échelle mondiale).
- 41% aimeraient percevoir une prime pour compenser l’augmentation du coût de l’énergie, des transports et des dépenses quotidiennes (28% au niveau mondial).
- 40% voudraient bénéficier d’une augmentation salariale en dehors du cadre des évaluations annuelles (39% au global).
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